PLENIERE OCEAN INDIEN
Le 09-10-11 Novembre 2014
2004-2014 : 10 ans d’accompagnement, de la départementalisation
Laïcité et ses dérives à Mayotte, par Hamidani-Attoumani AMBRIRIKI,
Docteur en philosophie
A une certaine époque en Europe, et notamment en France, la religion dominait la
totalité de la vie des individus humains : psychologie, morale, intellectuelle, économique,
sociale et politique. Tous les Etats européens étaient théocratiques, c’est-à-dire les Européens
considéraient que leur système politique émanait directement de Dieu et que par conséquent,
le pouvoir devait être exercé par les individus qui étaient investis de l’autorité religieuse.
Cette hégémonie, cette suprématie ou cette prédominance religieuse n’allait pas de soi : les
abus des autorités cléricales, des églises avaient choqué la raison humaine, en particulier celle
des philosophes des Lumières ; d’où le combat de ces intellectuels contre les dérives
totalitaires des religieux, contre l’obscurantisme, l’intolérance sous toutes ses formes, au
profit de l’autonomie de la raison, de la conscience, des libertés individuelles. Ce combat a
abouti en France, en 1905, à la loi sur la laïcité. Celle-ci a apparemment apaisé la société
française. Si dans son essence, en principe, en théorie, elle a ses vertus, dans ses applications,
en pratique, cette loi est cependant dangereuse. Ses dangers sont perceptibles dans la société
mahoraise. Le patrimoine immatériel des Mahorais semble menacé.
La laïcité est-elle incompatible avec la société mahoraise ? Les Mahorais ne sont-ils
pas déjà laïques ? Pourquoi des individus s’acharnent-ils sur la religion (islam) de la majorité
des Mahorais ? Pourquoi instrumentalisent-ils le concept de laïcité ? Ces gens-là, sous
prétexte de la départementalisation de cette île, ne désirent-ils pas imposer « une nouvelle
culture », une nouvelle forme de colonialisme aux Mahorais ? Ces laïcistes, terroristes de la
laïcité, veulent-ils instaurer un nouveau obscurantisme à Mayotte, maintenir les Mahorais
dans une ignorance mortelle ?
Pour répondre à ces questions, je montrerai que l’idée de laïcité est polysémique.
Autrement dit, j’examinerai ici son sens étymologique, juridique (français, du 9 décembre
1905), philosophique et idéologique en mettant en évidence leur adéquation ou leur dérive
par rapport à la société mahoraise.
1. Sens étymologique
Dans Wikipédia, nous pouvons lire un article sur la laïcité rédigé par des experts, des
étudiants et des personnes intéressées par ce thème lors du « Mois international de la
contribution francophone 2013 ». Il y est écrit que « le mot laïc apparu au XIIIè S. est d’usage rare
jusqu’au XVI ème siècle, est issu du latin laicus, commun, du peuple (laos), par opposition à klerikos (clerc),
désignant les institutions proprement religieuses. Le terme laicus est utilisé dans le vocabulaire des églises
chrétiennes dès l’antiquité tardive pour désigner toute personne de la communauté qui n’est ni clerc ni
religieux ; c’est-à-dire profane en matière de théologie. Cependant, elle appartient bien à l’Eglise dans le sens
qu’elle en suit le culte (l’incroyance étant alors inconcevable à l’époque) ; et peut même y exercer des fonctions
importantes. L’abstrait de cette position a donné en français le terme « laïcat ». Au moyen âge le mot « laïc »
distingue l’homme commun qui doit être enseigné, de l’individu instruit consacré par son état religieux ».
Etymologiquement le mot laïc est associé à ce qui est commun, à l’unité du peuple, considéré
« comme réalité indivisible, c’est-à-dire exclusive de tout privilège » (Henry Péna-Ruiz, La laïcité,
« textes choisis et présentés », introduction, p.13).
Ce sens étymologique de la notion de laïcité est identifiable dans la société mahoraise
à travers la politique. Cette dernière est ce qui est commun aux Mahorais. L’unité du peuple
mahorais est apparue autour de la défense de la cité. Lors des indépendances des années 50
60 et 70, Musulmans et Chrétiens, hommes et femmes, pratiquants et non-pratiquants se sont
retrouvés autour de la défense de la liberté et de la sécurité des Mahorais, des Intérêts de
Mayotte, de la cause de la départementalisation de cette île ; d’où le nom du parti créé par
George Nahouda (1958), en l’occurrence l’UDIM, l’Union pour la Défense de Intérêts des
Mahorais. Jusqu’alors, c’est dans la politique que la distinction entre les croyances, les sexes,
les catégories sociales est quasi inexistante. La politique a supprimé les privilèges familiaux,
la hiérarchie sociale dans cette île.
2. Sens juridique
Ce sont d’ailleurs les privilèges de l’Ancien Régime, de la Monarchie absolue du droit
divin qui avaient été combattus par les Français en 1789. Ces privilèges avaient créé plusieurs
catégories de Français, des inégalités, des injustices. Les Français étaient divisés au point que
la constitution française de 1958 a finalement précisé que « la France est une République indivisible
laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine,
de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances »2(Constitution de 1958, article premier).
Cette « unité » du peuple français est acquise grâce aux principes laïcs énumérés dans la loi
du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l’Etat. Juridiquement, la laïcité
signifie en France la nécessité de séparer, de distinguer le pouvoir politique des autorités
religieuses. L’Etat doit rester impartial, neutre, envers les différentes confessions religieuses
et garantir les diverses options philosophiques : « la République assure la liberté de conscience. Elle
garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public »
(Loi du 9 décembre 1905, article1). Les privilèges des croyants supprimés, les religieux
comme les athées et les agnostiques sont égaux devant les lois de la République. L’ordre
politique s’est émancipé, grâce à cette loi sur la laïcité, de l’ordre religieux.
Or, notons qu’il est mal placé, faux de parler de cette émancipation politique à
Mayotte, car la théocratie n’y a jamais existé. Les cadis exerçaient un pouvoir judiciaire et
non un pouvoir exécutif. D’ailleurs, précise Docteur Ahmed AROUA dans Islam et
Démocratie, « contrairement à ce qu’on a pu faire croire, le système politique musulman n’est pas une
théocratie, en ce sens que celui qui détient le pouvoir ne l’a pas par délégation divine qui lui donnerait l’autorité
absolue et indissoluble, mais il est dépositaire de cette autorité par délégation du peuple avec la mission non pas
de gouverner selon son bon plaisir mais selon un double contrôle, celui de Dieu dont il doit respecter la loi, et
celui du peuple qu’il doit consulter et à qui il doit rendre compte » (Ahmed AROUA, Islam et
démocratie, Ed. Maison des livres, Alger, 1990, p. 19). Mayotte musulmane n’est donc pas
concernée par ce sens juridique de la laïcité. Evitons de vouloir calquer à tout prix l’histoire
hexagonale sur Mayotte. C’est contre-productif. Toutefois, les histoires différentes ne sont
pas naturellement contradictoires, puisque la raison humaine est universelle. Le sens
philosophique de la laïcité est compatible avec la société mahoraise
3. Sens philosophique
Rappelons que l’émancipation politique dans l’Hexagone fait référence par exemple
au Contrat social où Rousseau réfléchit aux principes du droit politique, qui permettent de
concilier la « justice et l’utilité », l’obéissance et la liberté, la sécurité et la liberté à la fois.
L’intérêt commun est le fondement, l’essence de l’idéal politique prôné par Rousseau, à
savoir la démocratie. Etant donné que cette dernière signifie le pouvoir par le peuple et pour
le peuple, le peuple souverain choisit ses dirigeants qui les serviront. On ne lui impose pas
des gouvernants comme dans le régime monarchique où le pouvoir politico-religieux bafoue
les libertés individuelles. En effet, les théoriciens du droit divin défendent la soumission
naturelle et inconditionnelle des hommes aux autorités politico-religieuses : « les hommes
naissent tous sujets », affirme par exemple Bossuet (1627-1704, La politique tirée des propres
paroles de l’Ecriture sainte). En revanche, les philosophes de « l’école du droit naturel »
pensent que les hommes sont naturellement libres et qu’ils décident volontairement et dans
un objectif précis, de se soumettre à un pouvoir commun qu’ils ont eux-mêmes crée.
Rousseau se rallie à ce courant philosophique, à ses prédécesseurs et répond à Bossuet par
cette phrase : « l’homme est née libre » (Du contrat social, livre I, chapitre1). L’homme est
naturellement libre, a naturellement le droit de se gouverner lui-même, de décider lui-même
ses actions. Au sens philosophique, la laïcité est l’émancipation intellectuelle, rationnelle (par
rapport à l’obscurantisme, à l’oppression théologico-politique, à certaines pratiques
religieuses) revendiquée par des philosophes des Lumières, entre autres, qui « abandonnèrent la
foi chrétienne au profit d’un humanisme athée » (Henri Pena-Ruiz, La laïcité, p.20), de la religion
naturelle.
Cette autonomie de la raison est inhérente aux valeurs, principes islamiques de
tolérance, de liberté religieuse : « pas de contrainte en religion ! La voie de la raison s’est désormais
différenciée de l’erreur » (Coran, S.2, La vache, V.256, Traduction et notes du Dr SALAH ED-
DINE Kechrid, 7ème édtion, 2003). Il est interdit de forcer, d’obliger un individu humain à
embrasser la religion, à être musulman, car le bon chemin s’est distingué de l’égarement ou la
voie de la Vérité et celle de l’erreur se sont manifestées clairement grâce aux versets clairs et
évidents. Face à l’évidence, l’être humain, un être raisonnable, usera de sa raison pour juger
ce qui est bien pour lui et ce qui est mauvais pour lui, fera le choix et assumera les
conséquences de son choix.
Il est intéressant de rappeler le contexte de la révélation de ce verset si nous voulons
comprendre cette tolérance islamique et par la suite la tolérance mahoraise. Selon Ibn Abbas
« ce verset fut révélé au sujet d’un Médinois de Bani Salem Ben Aouf Al-Houssayni qui avait deux fils
chrétiens alors que Lui avait embrassé l’Islam. Il dit au Prophète- qu’Allah le bénisse et le salue : ai-je le droit à
les contraindre pour se convertir par ce qu’ils insistaient à demeurer chrétiens » (Ibn Kathir,
L’interprétation du Coran, traduit par Fawzi Chaaban, volume I, éd. Dar el Fikh, Beyrouth,
Liban, 1998, p. 298-299). Dieu alors fit descendre ce verset. Mais ce contexte particulier
concerne tous les Musulmans. Dieu les exhorte à ne pas contraindre les autres à embrasser
l’Islam qui est devenu clair et évident à tout le monde.
Les Musulmans mahorais ont suivi cette recommandation divine, mis en œuvre ce
principe islamique, étant donné qu’ils sont très tolérants. Depuis la présence de la France à
Mayotte (1841), aucun chrétien n’a été frappé en raison de sa religion. Musulmans et
Chrétiens vivaient pacifiquement dans cette île « au point qu’en 1958, les Musulmans mahorais et les
Chrétiens mahorais se sont trouvés naturellement autour d’un combat commun ou intérêt commun : la
départementalisation de Mayotte » (AMBRIRIKI Hamidani-Attoumani, Réponses à Monsieur
Soibahaddine Ibrahim, sénateur de Mayotte, la dignité mahoraise ou la guerre civile ?,
p.78.). Celle-ci a été représentée par des députés chrétiens à l’Assemblée Nationale et un
sénateur chrétien au Sénat. Gouvernés par un Etat dont la tradition est chrétienne ou un Etat
« mécréant », pour reprendre l’expression de nos voisins comoriens, les Mahorais sont
insultés par ces derniers et d’autres musulmans dans le monde.
Cette situation paradoxale pour un regard extérieur est consolidée par un fait
contradictoire à Mayotte. Les fêtes chrétiennes sont célébrées dans cette île « au point que lors
du nouvel an grégorien, les magasins sont souvent en rupture de stock de boissons alcoolisées ! Mayotte est la
région française la plus musulmane et la plus alcoolique ! On n’a jamais insulté ou frappé un Mahorais ou une
Mahoraise qui ne pratique pas sa religion. Les pratiquants font simplement leur devoir religieux en rappelant les
non-pratiquants à leurs devoirs religieux. Il s’agit de l’assistance à personne en danger. La non-assistance à
personne en danger n’est pas réservée à la responsabilité civile. Elle concerne également la responsabilité
religieuse » (Hamidani-Attoumani AMBRIRIKI, La dignité mahoraise ou la guerre civile,
p.78). Cette contradiction mahoraise qu’on observe chez certains Mahorais d’ici et d’ailleurs
souligne leur tolérance inégalée dans le monde. Malheureusement, des individus mal
intentionnés désirent détruire cette image pacifique des Mahorais à travers le sens
idéologique du concept de laïcité.
4. Sens idéologique
Traumatisés par l’oppression théologico-politique, des partisans de la laïcité ont
confondu la domination des clergés, le « cléricalisme oppresseur » (Henri Pena-Ruiz, La laïcité,
p.24) avec la religion chrétienne, et décidé de combattre toute forme religieuse dans la
société, de laïciser les esprits et la société : « la conception française de laïcité dans son principe la
plus radicale, a été extrêmement marquée dans son application pratique par le fait qu’elle a été élaborée dans un
esprit antireligieux par certains protagonistes, comme le socialiste Viviani, qui considéraient la séparation
comme un combat anticlérical, consistant non pas à séparer le pouvoir du fait religieux en tant que tel mais à
réduire l’influence de l’Eglise Catholique et des militants politiques chrétiens » (Wikipédia, « Mois
international de la contribution francophone 2013 » ). Tel est le sens idéologique. Plutôt que
de demeurer neutres, impartiaux par rapport au fait religieux, ils veulent imposer leur
opinion, leur conception du monde, à savoir leur incroyance à tous les esprits.
Les Mahorais ne sont pas dupes. Ils ont compris cette laïcité tendancieuse ! Associée à
l’athéisme, celle-ci vise à supprimer la dimension sacrée de l’existence humaine au profit du
monde profane, de sa dimension matérialiste ! Dans ce processus de laïcisation de la société
mahoraise, de l’occidentalisation des Mahorais, on veut que les modes d’être et les habitudes
mahoraises ne fassent aucune référence au sacré ! Vu la mondialisation de la société,
l’uniformisation du monde, pour reprendre Serge Latouche, les Mahorais sont
occidentalisés ! Ils regardent les programmes locaux, nationaux et internationaux grâce aux
satellites, câbles et paraboles. Ils vivent dans une société de consommation où ils n’ont pas
toujours les moyens de consommer ! Des Mahorais sont devenus méchants, violents,
individualistes, égoïstes. Sans foi ni loi, certains Mahorais ont commis des crimes ici ou
ailleurs. Mayotte est devenue une plaque tournante, un centre d’affaires et de trafics, qui
attire aussi des étrangers profitant des frontières poreuses de l’île. Affamés et sans ressources,
ils sont obligés de survivre par tous les moyens ; d’où la délinquance, la violence et
l’insécurité qui règnent à Mayotte ! Il semble que Mamoudzou est la 2ème ville non-sécurisée
de France ! Est-il possible de développer un territoire dans l’insécurité ?
En tout cas, il est évident que le progrès technique, matérialiste n’est pas synonyme du
progrès moral à Mayotte ! D’ailleurs, l’objectif de cette laïcité idéologique est de détruire les
mœurs mahoraises. Avant l’avènement de la départementalisation de l’île, les services
publics et privés avaient coutume de respecter les fêtes musulmanes à Mayotte. Aujourd’hui,
celles-ci sont menacées par la suppression de ces jours fériés dans l’ile au nom de la laïcité !
Les fêtes sont accompagnées parfois ici de nouveaux habits. Or, ce combat contre tout
signe religieux dans les espaces publics s’attaque à la tenue vestimentaire des Mahorais. En
effet, ces derniers consomment des cultures étrangères au point qu’ils sont aliénés. « La
modernité a apporté deux attitudes étrangères à la culture mahoraise. Les nouveaux modes vestimentaires des
femmes ou des jeunes filles sont significatifs. D’un côté, on observe des femmes ou des filles dénudées […] et
de l’autre, des femmes ou des filles voilées » (Hamidani-Attoumani AMBRIRIKI, La dignité
mahoraise ou la guerre civile, p.77). On applaudit la première catégorie des femmes ou filles
mahoraises au nom de la « modernité » et on refuse cette appellation à l’orientalisme de la
deuxième catégorie des femmes ou filles mahoraises. Celles-ci sont stigmatisées,
discriminées au nom de la laïcité ! Ces laïcistes sont totalitaires en voulant imposer le modèle
occidental aux Mahorais et Mahoraises alors que ceux-ci ont déjà l’habitude d’alterner les
habits traditionnels et les habits européens ! Qu’on les laisse choisir librement leur mode
vestimentaire. Que chaque Mahorais ou Mahoraise s’épanouisse dans son choix…
C’est cette liberté mahoraise que les laïcistes veulent détruire en cherchant à les humilier,
à les provoquer. Les humiliations et provocations ont eu lieu avec la profanation du cimetière
de Tsingoni, le dépôt de la tête d’un cochon dans la mosquée de Labattoir et l’intoxication
d’un journaliste à propos des Djihadistes de Tsingoni en Syrie par exemple. Ces gens
dangereux désirent montrer au monde entier que le problème mahorais est un problème
religieux, islamique tandis que tout le monde sait parfaitement que le problème mahorais est
un problème politique, un problème d’insécurité !!! Bien qu’on pousse les Mahorais à bout,
ils demeurent tolérants, patients. Néanmoins, la tolérance et la patience ont leurs limites !
Conclusion
La laïcité est arrivée dans l’Hexagone pour résoudre des conflits violents alors qu’elle
est venue à Mayotte pour apporter des problèmes car les Mahorais vivaient et vivent
paisiblement entre eux nonobstant la présence de l’Islam : les musulmans respectaient ou
respectent les chrétiens, les pratiquants rappelaient ou rappellent aux non-pratiquants leurs
obligations religieuses. Tout le monde connait cet Islam pacifique des Mahorais.
Malheureusement, certains individus, aveuglés par leur laïcité radicale, belliqueuse, refusent
de voir, de reconnaître cette tolérance religieuse dans cette île et inventent des problèmes là
où il n’y en a pas. Ils ont importé à Mayotte les conflits des banlieues métropolitaines. Cette
invention ou cette importation a créé une confusion dans l’esprit de certains Mahorais qui
accusent d’autres Mahorais d’être des terroristes. En effet, face au radicalisme occidental
dans cette île, un radicalisme oriental est né ; les dérives laïques préparent la guerre entre les
Mahorais. Aujourd’hui, à Mayotte, des individus mal intentionnés, sous prétexte de la
départementalisation de cette île, désirent imposer « une nouvelle culture » aux Mahorais, les
acculturer, les déshumaniser et finalement les abrutir. Loin de l’émancipation individuelle
prônée, revendiquée par des philosophes des Lumières aux XVIIIè S, ces laïcistes veulent
instaurer un nouvel obscurantisme à Mayotte et maintenir les Mahorais dans une ignorance
mortelle. Soit on respecte la liberté de chaque Mahorais, soit on combat les deux
Obscurantismes à Mayotte.
Hamidani-Attoumani AMBRIRIKI, Docteur en philosophie